XVIIe-XVIIIe siècles
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TABLE DES MATIÈRES
Jean-Louis FOURNEL
Avant-propos. Entre la paix et la guerre, le travail de
l’ambassade
Remerciements
I
PRATIQUES ET USAGES
Stéphane PEQUIGNOT
Les « journaux d’ambassade » en Occident à la fin du Moyen Âge
Óscar VILLARROEL GONZÁLEZ
L’ambassadeur et sa charge en Castille au XVe siècle : renouvellement ou consolidation ?
Bruno FIGLIUOLO
La vita quotidiana dell’ambasciatore residente
Joël BLANCHARD
Héritages, glissements, créations : la diplomatie de Louis XI
Hélène SOLDINI
Les sous-ambassadeurs de la République florentine. Francesco Nasi au service de la délégation à Rome (automne 1529)
Fiona LEJOSNE
« Negotiare, servire, et tener secrete le cose negotiate, et scritte ». Le memoriale de Giovanni Carlo Scaramelli (1550-1608), secrétaire d’ambassade vénitien
Francesco SENATORE
Diplomazia dentro e fuori : le ambascerie della città di Capua (1504-1559)
Juan Carlos D’AMICO
« L’art de la diplomatie » : un métier à risque pendant les guerres d’Italie
Bertrand HAAN
Jeu diplomatique et lien amical au XVIe siècle
Jean-Luc NARDONE
L’étoffe des ambassadeurs : de l’art des présents diplomatiques à l’occasion du mariage (raté) entre le prince de
Galles et l’Infante d’Espagne (1623)
Fabrice MICALLEF
Quel conseiller est l’ambassadeur ? Théories et réalités d’une pratique politique à la fin du XVIe siècle (France, Italie)
Françoise JIMÉNEZ
La justice royale face au corps diplomatique à Madrid au milieu du XVIIe siècle
II
ÉCRITURES, LANGAGES ET PENSÉE POLITIQUE
Isabella LAZZARINI
Discours diplomatique, discours politique. La création d’un langage nouveau dans les correspondances diplomatiques italiennes au XVe siècle
Filippo DE VIVO
Discorsi, cerimoniali, esposizioni : oralità e registrazione delle udienze diplomatiche in Italia tra Quattro e Seicento
Elena BONORA
Lettres chiffrées, langages métaphoriques et information politique dans l’Italie de Charles Quint
Luca D’ONGHIA
Note linguistiche e testuali sulle relazioni degli ambasciatori veneti (sec. XVI)
Romain DESCENDRE
« Fra e’ signori la fanno solo observare l’armi ». Diplomazia e politica estera in Machiavelli
Raffaele RUGGIERO
Baldassarre Castiglione a Londra, Blois e Madrid
Dante FEDELE
La « reconnaissance » dans le processus de constitution de l’État. Pour une revue critique du rapport entre diplomatie et souveraineté à la fin du Moyen Âge et au début de l’époque moderne
Paolo CARTA et Dorota GREGOROWICZ
Nunziature e politica nel ’500. L’istituto e i suoi aspetti critici
INDEX DES NOMS CITÉS
La réflexion sur ce qui sépare l’état de paix et l’état de guerre conditionne l’histoire de la diplomatie dans la mesure même où, dans l’histoire politique de l’Ancien Régime, la gestion efficace et immédiate des conflits armés – ouverts, programmés ou potentiels – constitue une exigence majeure du bon gouvernement des communautés. À côté du fracas des armes, avant ou après lui mais aussi pendant, se développent continument des pratiques de communication et d’échange dont le but premier est de dessiner le cadre possible des relations correctes entre communautés, quels que soient les forces, les jeux d’échelle, les territoires de référence et les horizons en présence. Ces pratiques sont particulièrement polymorphes et flexibles et, avant même de faire l’objet de traités et de donner un contenu au nouveau métier d’ambassadeur – à compter du XVIIe siècle surtout –, elles se construisent à tâtons selon des tempos, des coutumes, des discours, des écritures et des hiérarchies évolutifs. Ainsi est posée une autre façon de faire de la politique. Ainsi émerge, au fil de l’histoire que l’on peut en faire, un pan crucial de la régulation du système des États.
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Au siècle des Lumières le monde du livre en France apparaît des plus réglementés, marqué qu’il est par l’encadrement censorial, le contingentement des places d’imprimeur, la surveillance policière et corporative et une apparente « anémie provinciale ». À Paris comme en province, notamment en Basse-Normandie, les Lumières et leurs livres (prohibés ou non) se propagent néanmoins, ainsi qu’une foule de contrefaçons et de livrets de colportage. Or les libraires en titre ne sont pas, loin de là, les seuls agents d’une telle diffusion. Tout un réseau de « libraires forains », originaires pour la plupart des environs de Coutances, y contribue activement, dans un large quart nord-ouest du royaume. Ce monde grouillant ressemble à celui qu’a décrit Robert Darnton à travers les correspondants de la Société typographique de Neuchâtel, mais son ancrage remarquable en Basse-Normandie donne à ce volume de la Prosopographie des gens du livre en France au XVIIIe siècle sa coloration particulière. Si parmi ses 592 notices biographiques figurent certes 250 Caennais, on y compte aussi une centaine de libraires forains et de colporteurs de livres issus du petit village de Muneville-le-Bingard (Manche).
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Après la fièvre de 1789, l’année 1790 s’annonce plus paisible pour Gouverneur Morris. Il continue à suivre de très près les progrès d’une Révolution qu’il consigne soigneusement dans son Journal, prodiguant conseils et mises en garde aux plus hauts personnages de l’Etat. Dans le même temps, il persiste à se complaire dans la vie de salon, tout républicain qu’il soit, et entretient avec sa maîtresse, madame de Flahaut, une liaison de plus en plus orageuse. Le calme relatif des affaires lui permet d’accomplir son grand tour de l’Europe du nord, où il peut juger de la percée des idéaux révolutionnaires venus de France. Il admire les chefs d’œuvre de la peinture flamande tout en continuant de négocier âprement les termes du remboursement de la dette américaine avec les banquiers néerlandais. De retour à Paris, déçu par l’adoption d’une constitution qu’il désapprouve parce qu’elle affaiblit le pouvoir du monarque, il s’efforce de venir en aide à la famille royale au point d’être personnellement mêlé aux tentatives de fuite.
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Qui a écrit le « Cé qu'è laino » ? Sur le mode de l'enquête à travers les siècles, cet ouvrage retrouve, pour commencer, l'état d'esprit assez joueur de celui qui, le premier, imprima ce texte. Sa plaisante signature décryptée permet ensuite d'explorer une nouvelle façon de dater les plus anciennes éditions connues. S'établit alors la chronologie de la Chanson de l'Escalade en patois savoyard de Genève, premier récit imprimé de la tentative manquée du duc de Savoie contre la ville en 1602. Sa fortune éditoriale est repérée à travers tout le xviie siècle. Par l'analyse à la fois géographique et littéraire de particularités du vocabulaire, émergent enfin les circonstances exceptionnelles qui ont permis de rassembler les talents concepteurs des soixante-huit couplets de cet hymne joyeux. Publié le 18 décembre 1602, l'original reparaît ici, dans sa langue populaire, avec traduction en regard et notes. Est ainsi rendue aux Genevois une belle page, trop longtemps oubliée, de leur histoire culturelle.
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De la Renaissance à la fin du règne de Louis XIV, la poétique dramatique française se développe et se transforme au rythme des apparitions de Médée. La première tragédie à l’antique imprimée en français, la pièce fondatrice du tragique cornélien, l’œuvre emblématique du théâtre à machines, la riposte des Anciens aux Modernes : toutes mettent en scène la barbare magicienne. Toutes convoquent une figure du mal.
Si Médée participe aussi activement à la définition du théâtre, c’est qu’elle en incarne la mémoire. En matérialisant ses sortilèges, sa passion et ses crimes, l’art dramatique joue sur le plan de l’autoréférentialité : il (se) rappelle qu’il jaillit d’une brèche dans les fondations de la polis, qu’il puise sa force vitale à l’ombre des règles pensées pour délimiter l’acceptable. Et de cette réminiscence, il tire l’énergie nécessaire pour se redéfinir : rappeler le chaos originel, c’est aussi repenser son mode de répression.
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Dans son acception conceptuelle large, qui se développe depuis la fin du XIXe siècle, la notion d’imaginaire s’est étendue ces deux dernières décennies au champ de la linguistique. L’imaginaire des langues a suscité des recherches novatrices portant aussi bien sur l’historiographie du discours de promotion de la langue française et sur les représentations des styles littéraires, que sur le pluri- et multilinguisme dans les territoires de la francophonie ou encore la pratique des langues régionales. L’on ne peut toutefois envisager un imaginaire identitaire, quel que soit son champ d’application, sans le penser en regard d’une altérité linguistique. Or, entre le début du XVIe siècle et la fin du XVIIIe, se développe une intense réflexion sur les langues suscitée par la convergence de divers faits politiques et culturels : reconnaissance en Europe des langues vernaculaires comme langues nationales, concurrence du latin comme réceptacle et véhicule de la culture lettrée, confrontation avec les langues « exotiques » mises en lumière par la vaste entreprise de colonisation et d’évangélisation des espaces amérindien, asiatique et africain. Autant de situations propices à la perception d’une altérité dans la mise en contact des langues que de cas constitutifs de l’identité linguistique. Cette tension entre identité et altérité affleure dans les traités de l’époque destinés à promouvoir la langue vernaculaire ou, au contraire, à légitimer la diversité linguistique. Elle s’éclaire aujourd’hui, dans un anachronisme fécond, des réflexions sur la polyglossie et le multiculturalisme. Elle se prolonge, ou se redouble, à l’intérieur du même espace linguistique, par les partis pris lexicaux, stylistiques, génériques qui constituent autant de langages singuliers diffractant en de multiples éclats une même langue. Ce volume permettra dès lors d’explorer le champ de déploiement de l’imaginaire des langues, dans ses modes de représentation de l’altérité linguistique, sur un plan à la fois linguistique, culturel et littéraire, qu’il s’agisse de revendiquer, voire de construire, une langue identitaire et distinctive, d’accepter ou de refuser la pluralité linguistique, d’envisager dans la rivalité ou l’harmonie la langue de l’autre ou encore de construire par l’écart ou l’acquisition une identité linguistique.
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Table of contents / Table des matières : Foreword of the Editor-in-chief / Avant-propos du rédacteur en chef – La Font de Saint-Yenne : publier sur l’art, l’architecture et la ville – F. Ferran, F. Moulin & É. Pavy-Guilbert, « Introduction » – I. La Font de Saint-Yenne, critique parmi les critiques et les artistes – C. Le Bitouzé, « Logiques de constitution d’un recueil d’écrits sur l’art : la collection Deloynes (1673-1808) » ; I. Pichet, « Le dialogue des morts dans la Collection Deloynes » ; L. Pelletier, « Dans l’ombre de La Font de Saint-Yenne. Saint-Yves et les Observations sur les arts de 1748 » ; N. LESUR, « Les académiciens face à la naissance de la critique de Salon : l’exemple de Jean-Baptiste Marie Pierre (1714-1789) » – II. La Font de Saint-Yenne, théoricien de l’art – P. Frantz, « La Font de Saint-Yenne dans le contexte des Lumières » ; D. Kluge, « La nouvelle édition des Réflexions (1752) et sa version originale (1747) : entre dépendance et indépendance » ; E. Lavezzi, « La Font de Saint-Yenne lecteur de Du Bos » ; A. Gaillard, « Une peinture au passé ou au futur : l’enjeu du choix du sujet dans la constitution d’un espace public des Réflexions (1747) aux Sentiments (1754) de La Font de Saint-Yenne » ; É. Jollet, « La question de la solidité dans les écrits de La Font de Saint-Yenne » ; – III. La Font de Saint-Yenne, penseur de l’architecture et de la ville – N. Lemas, « La Font de Saint-Yenne et la littérature des embellissements des années 1740-1760 » ; S. Pujol, « À L’Ombre du grand Colbert. Quand l’architecture dialogue avec la politique » ; R. Wittman, « Un La Font de Saint-Yenne méconnu : les textes sur l’architecture publiés après 1760. Victor Louis (1761-2) et Piganiol de la Force (1765) » ; K. De Beaumont, « The Marquis de Marigny, L’Ombre du grand Colbert and the Genius of Gabriel de Saint-Aubin » ; S. de Jong, « En dialogue avec la ville : La Font de Saint-Yenne et l’expérience architecturale et urbaine de Paris » ; F. Moulin, « Le péristyle et l’obstacle : remarques sur une esthétique du regard chez La Font de Saint-Yenne » – « MISCELLANÉES » – L. MALL, « Ce qu’il en est de ce qui est : expérience (et) critique dans Le Neveu de Rameau de Diderot » ; C. Vincent, « La Fable des abeilles et Le Neveu de Rameau » ; S. KARP, « Diderot, Narychkine et la "civilisation" de la Russie » ; A.WALL, « Hubert Robert et le carnet de Brême : temps et espaces dans son art du dessin ».
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Ce livre est consacré aux personnages d’enfants dans la littérature des XVIe et XVIIe siècles. Il analyse les modes de subjectivation qui, dans des genres aussi variés que la poésie, la comédie, la tragédie, les traités pédagogiques, les Mémoires, le discours moraliste et les contes de fées associent à leurs faits et gestes des questionnements temporels nés de l’avènement des Temps modernes. L’Âge des enfants couvre la période de deux siècles au cours de laquelle les jeunes êtres dynamisent le projet humaniste de rénovation culturelle fondé sur l’actualisation du passé, en testent les limites et en interrogent le devenir. Cette période s’achève à la fin du XVIIe siècle, quand la Modernité s’impose en tant qu’horizon temporel indépassable, plutôt que comme projet à mettre en œuvre sur la base d’une représentation idéalisée des temps anciens. Les valeurs d’innocence, de vulnérabilité et de nostalgie attachées à l’enfance au cours du XVIIIe siècle changent alors le rôle dévolu aux enfants dans la littérature.
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Sommaire
Écrire pour Saint Denis
O. Guyotjeannin, A.-M. Helvétius, "Écrire pour Saint Denis" ; M. Heinzelmann, "La passion Gloriosae de Saint Denis" ; A.-M. Helvétius, "La deuxième version latine de la passion saint Denis" ; K. Krönert, "La passion de saint Denis écrite par Hilduin : le travail d'un historiographe ou l'œuvre d'un faussaire?" ; S. Efthymiadis, "Les premières traductions grecques : la Passion anonyme et la Passion de Méthode" ; C. Förstel, "L'Éloge de Denys l'Aréopagite par Michel le Sancelle : tradition et sources" ; M.-F. Auzépy, "La Vie de Denys l'Aréopagite par Michelle le Syncelle : la Palestine et les carolingiens" ; A. Binggeli, "Les traditions hagiographiques orientales liées à Denys l'Aréopagite" ; I. Perczel, "La pseudo-autobiographie de Denys l'Aréopagite dans le contexte du corpus dionysien syriaque" ; B.-M. Tock, "Les chartes épiscopales pour l'abbaye de Saint-Denis, milieu du XIe - milieu du XIIe siècle" ; R. Grosse, "La collection de formules de Saint-Denis" ; T. Waldman, "Saint-Denis au XIe siècle : un nouveau départ" ; L. Morelle, "J.-L. Lemaitre, "Les nécrologues de Saint-Denis" ; O. Guyotjeannin, "La fabrique du Cartulaire blanc" ; P. Bertrand, "Les documents comptables de l'abbaye de Saint-Denis (XIIIe et XIVe siècle) autour de chaînes d'écritures" ; B. Bove, "Un registre contre la crise : le Livre vert de Saint-Denis (1411)"
Écrire à Saint-Germain-des-Prés du XVIe au XIXe siècle
O. Poncet, "Écrire à Saint-Germain-des-Prés du XVIe au XIX siècle" ; V. Weiss, "La gestion domaniale à Saint-Germain-des-Prés : le cas d'un conflit de censive au XVIe siècle" ; D. Roussel, "Écrire le conflit : pratiques sociales et pouvoirs de l'écrit dans les sources judiciaires à Saint-Germain-des-Pr©s (XVI-XVIIe siècles)" ; M.-F. Limon-Bonnet, C. Nougaret, "L'écrit dans l'écrit : papiers d'affaires et papiers personnels dans les inventaires après décès dressés dans le quartier Saint-Germain-des-Prés (première moitié du XIXe siècle)" ;
ommer et décrire les actes des notaires de l'époque moderne, du XVIe au XIXe siècle
O. Poncet, "Nommer et décrire les actes des notaires de l'époque moderne, entre théorie, pratique et histoire" ; M. Ollion, "Minutes et brevets, registres et répertoires : note sur la pratique des notaires du Châtelet de Paris aux XVIe et XVIIe siècles" ; M.-F. Limon-Bonnet, C. Nougaret, "Méthodologie et construction des bases Minotaure-ARNO des Archives nationales : quels éléments pour un glossaire des typologies d'actes ?"
Bibliographie (Comptes rendus critiques ; Notes de lecture ; Livres reçus) ; Chronique